Comment est fait le diagnostic ?
Après un entretien détaillé (âge de début, symptômes, antécédents dans la famille…), le médecin réalise un examen clinique complet, suivi de la demande d’un ou plusieurs examens complémentaires (à partir d’analyses de sang, d’urines, d’examens radiologiques, possiblement d’une biopsie musculaire…). Leurs résultats orientent les tests génétiques, qui permettent d’affirmer le diagnostic de maladie mitochondriale.

Types d’examens
Bilan métabolique
Pourquoi ?
Détecter si les cellules du patient produisent suffisamment d’énergie.
Comment ?
On analyse un échantillon de sang pour mesurer certaines molécules clés (lactate, pyruvate, acétoacétate et bêta-hydroxybutyrate) qui indiquent un dysfonctionnement de la production d’énergie.
Imagerie
Pourquoi ?
Vérifier si des anomalies sont visibles dans les tissus et organes (cerveau, muscle, nerf optique…) qui ont besoin de beaucoup d’énergie.
Comment ?
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale et la spectroscopie par résonance magnétique (MRS) permettent d’identifier des anomalies caractéristiques de régions du cerveau, ou par exemple une accumulation cérébrale de lactates. La tomographie par cohérence optique (OCT) analyse finement la rétine et le nerf optique.
Analyses fonctionnelles de la mitochondrie
Pourquoi ?
Vérifier si les complexes de la chaine respiratoire de la mitochondrie fonctionnent correctement, et si leurs interactions et/ou leur assemblage sont corrects.
Comment ?
En analysant les cellules d’un échantillon de muscle ou de peau, on mesure la capacité de ces complexes à produire de l’énergie. Des valeurs trop basses indiquent donc un défaut de production énergétique.
Analyse du tissu musculaire
Pourquoi ?
Observer quel est l’impact de la maladie sur les muscles et comment les mitochondries se comportent.
Comment ?
L’analyse d’une biopsie musculaire permet d’observer si les mitochondries sont disposées et fonctionnent de manière inhabituelle, et certaines caractéristiques des fibres musculaires propres à une maladie mitochondriale (aspect de fibres rouges et déchiquetées).
Dosage du coenzyme Q10 (ubiquinone)
Pourquoi ?
Le coenzyme Q10 est un composé clé des mitochondries.
Comment ?
Le niveau de cette molécule est évalué dans le sang ou le muscle. Un taux trop bas peut être une manifestation de la maladie, parfois traitable avec des suppléments nutritionnels.
Analyses génétiques
Pourquoi ?
Trouver les anomalies dans l’ADN mitochondrial ou l’ADN nucléaire à partir d’un prélèvement de sang, d’urines ou de tissus comme le muscle. La présence d’une anomalie déjà répertoriée comme étant délétère (variant pathogène) permet de confirmer le diagnostic de maladie mitochondriale.
Comment ?
En analysant les gènes mitochondriaux, puis nucléaires. Le séquençage de nouvelle génération (en anglais Next Generation Sequencing ou NGS) est maintenant utilisé couramment dans les laboratoires diagnostiques pour analyser, de façon simultanée, un large panel de gènes mitochondriaux.
Il faut savoir que différentes technologies de séquençage existent, qui peuvent consister à analyser un gène, plusieurs gènes sous forme de panels, la totalité du génome mitochondrial ou alors des gènes nucléaires (les 20 000 gènes qui constituent l’exome, voire la totalité du génome).
Une quête parfois longue
Identifier la mutation et le gène en cause est important pour la prise en charge et le conseil génétique, mais aussi dans la perspective de l’arrivée de nouveaux traitements ciblés sur telle ou telle mutation ou sur un gène en particulier. Néanmoins, il arrive (environ la moitié des cas) que les analyses génétiques ne parviennent pas à identifier le variant pathogène, notamment parce que tous les gènes impliqués dans les maladies mitochondriales ne sont pas encore connus.